Bien que différents sous des nombreux aspects, ces deux textes trouvent leur point de départ dans cette question, censée condenser et introduire la problématique de la relation entre image et événement: «Qu’avons-nous vu du 11-Septembre?». Dinoi en détaille les enjeux dans son introduction: «Qu’en est il de la réalité, de ce que nous espérons être la réalité, quand notre perception d’elle se fait aussi (ou surtout) à travers l’image médiatique? Quelles sont les formes signifiantes avec lesquelles les médias revêtent l’événement pour en amplifier, en atténuer ou en gérer, d’une fois à l’autre, l’envergure cognitive? De quelle manière les images que les médias produisent de l’événement – qui en tant que tel s’insère dans la réalité comme une fracture - agissent sur sa mémoire et donc sur son élaboration?». Sans oublier d’ailleurs que dans ce cas spécifique, l’image médiale ne saurait être réduite à une simple restitution de l’événement qu’elle représente car – et cela a été souvent souligné – la production d’images fait partie intégrante de la stratégie terroriste de planification de l’événement. Loin d’ignorer cette dimension efficace de l’image, ces deux textes contribuent à montrer comment le traitement médiatique postérieur aux attentats ne peut pas être, à son tour, pensé en dehors d’une stratégique narrative et performative confrontée, en dernière instance, au «passage à l’acte» de la guerre.