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Dario Cecchi sur
Pietro Montani, L’immaginazione intermediale. Perlustrare, rifigurare, testimoniare il mondo visibile, Editori Laterza, Roma-Bari 2010, 100 S., ISBN 978-88-420-9445-6

Les images véhiculées par les médias nous appellent de plus en plus à une compréhension renouvelée du politique. Certains évènements tragiques – comme ceux du 11 Septembre, ou l’attentat à l’école de Beslan, en Ossétie du Nord – ont été suivis à travers les médias et ont suscité l’attention du public en tant que faits relatés à travers des images médiales. Sommes-nous contraints d'accepter cet état de choses ou sommes-nous autorisés à soulever une quaestio juris à propos de cette absorption des procédés de la construction du sens des événements par les médias? Dans son dernier livre, L’immaginazione intermediale. Perlustrare, rifigurare, testimoniare il mondo visibile, le philosophe italien Pietro Montani argumente de manière convaincante en faveur de l’idée que les images sont toujours en dette d’un travail d’élaboration  effectué autant par ses producteurs que par ses consommateurs.

Quand les images tentent de se présenter à notre attention en tant que média transparents, elles dissimulent toujours des désirs et nous demandent, en vérité, toujours quelque chose, comme nous l’a appris W. J. T. Mitchell. Selon Montani, si cette absorption de la réalité par les médias est désormais considérable – pensons seulement aux thèses de Guy Debord et de Jean Baudrillard – il est encore plus urgent de s'interroger sur les critères qui orientent ses processus.

Nous pouvons repérer ce travail d’élaboration des images dans notre expérience de deux manières, qui sont, à plusieurs égards, opposées.

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