Un tel projet relevait autant de l’esthétique (critique du Gesamtkunstwerk cinématographique maîtrisé par le metteur en scène) que du politique (possibilité de partager activement notre vision des choses avec les autres). Dans son livre, Montani en montre l’actualité pour une théorie contemporaine de la «politisation de l’art», dans laquelle l’art n’est plus le paradigme exemplaire d’une action politique à venir. L’art – mais il faudrait désormais parler de techniques de l’image – sera, au contraire, un passage nécessaire de l’agir politique.
Montani démontre ainsi que, dans la modernité récente, le montage cinématographique et la phronesis éthique ou politique sont étroitement apparentés: notre phronesis, notre faculté de prendre des décisions qui engagent à l’action, est en dette avec des images qui authentifient (ou invalident) l’horizon de l’action. [1]